Chronique :
Ce premier roman de Victoria Mas aura au moins eu le mérite de faire connaître la manière à laquelle la psyché féminine était considérée au XIXe siècle. Cet ouvrage résonne avec la destinée tragique de Camille Claudel, artiste de génie.
Le récit se déroule donc au XIXe siècle, le lecteur observe les conditions de vie des femmes internées à l'hôpital de la Salpêtrière. Le professeur Charcot tente de comprendre les maladies neurologiques, il n'y a que des femmes. Elles sont considérées comme des objets ou des cobayes à étudier, leur humanité est mise de côté par les scientifiques qui cherchent absolument à trouver des raisons physiquement rationnelles pouvant expliquer leur état. Nous sommes avant Freud et ses recherches qui auront eu le mérite de changer un peu les choses.
Charcot n'envisage pas d'explications psychologiques aux problèmes rencontrées par ses patientes, il dissèque le corps et le cerveau, l'électrocute, cherche à savoir…
Toute femme originale, créative, artiste, revendiquant un minimum de liberté pouvait à tout moment se retrouver enfermée à la Salpêtrière. Une fois qu'ont surgi les murs de la prison, elles se savent enfermées pour longtemps.
Les femmes n'ont pas beaucoup la possibilité de se divertir dans cet hôpital, alors quand le bal costumé de la mi-carême a lieu, c'est un événement ! Certaines d'entre elles espèrent épouser un homme bien qui pourra les libérer. Lors de ce bal, les gens importants de Paris se déplacent pour rencontrer les folles mystérieuses. Le bal des folles les amuse.
Cette histoire raconte le parcours de plusieurs héroïnes : Eugénie, Louise, Madame Geneviève, l'intendante de la Salpêtrière. On les suit peu à peu et nous comprenons ce qu'elles ressentent.
Le Bal des Folles est un roman à découvrir, il se lit vite et on se laisse facilement emporté par le récit.
0 Commentaires