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Dicere Saltatio



Tu aimerais que je danse avec toi. Ton regard est perdu et tes joues sont creusées. Tu as bu. Je suis là. Je regarde tes mains si habiles autrefois, tu ne sais plus bouger. Tu as peur. Tout chavire à l'intérieur de toi, comme sur un « Bateau Ivre », tu ne contrôles rien. Tout s'en va. Ça valse. La rage, la rage, celle qui donne encore la force de gueuler, de dire, de crier, d'arracher les yeux de ceux qui ne veulent rien voir. On rêve tous d'un monde meilleur, si tout était parfait il n'y aurait plus de rêves.

Un instant de bonheur, juste un instant à danser, seulement danser dans l'obscurité. Pourquoi ? Pour oublier. Danser pour être, exister, ne pas disparaître dans ce trou paumé. Être vivant tout simplement et brûler de passion, de désir, sans but, sans illusion, se consumer doucement en goûtant aux fruits d'une étoile. Tu es parti sans laisser de trace. Tu es là, mais ton corps est figé. J'ai mal de te voir comme ça. J'aimerais... Révolté. Ils t'ont rendu mauvais. J'aurais voulu danser encore avec toi, pour te retenir. Trop tard. Tu as disparu. C'est le bruit de leurs bottes que j'entends, des militaires ? Non non ! des... hommes d'affaires, peut-être ? Oui oui c'est ça... morts, ils imposent leur danse. Le silence imposé. L'immobilité. 

Je pars. Je ne veux plus les voir. Tout est si ordonné. Ils ne comprennent rien. Nous nous... les quoi ? les moins que rien, les chiens, les forcés d'être au repos. Pour toi, je danserai, même si tu n'es plus là, tous les mots vibreront au travers de mon corps. Je suis libre de dire. Ton cri à tout jamais ancré dans mes silences. Ton cri à tout jamais pour DIRE la danse. 
juillet 2011

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